REPAS est l'acronyme pour Ressources en Eau et Pratiques Agricoles au Sahel. Le bailleur de fonds est l'Etat Français par l'intermédiaire de son institut de recherche INSU (Institut National des Sciences de l'Univers) émanant du CNRS. Les programmes de l'IRD Lac Tchad et de l'ANR Ghyraf (voir le post précédent) ont contribué par une mutualisation des moyens à assurer le succès de REPAS au cours de ces trois années (ainsi aussi que de leurs propres programmes …)
Trois ans, c'est la bonne durée pour commencer à faire des bilans. Donc que savons nous de plus sur les ressources en eau et leur relation avec les pratiques agricoles ?
Tout d'abord, nous avons une connaissance sensiblement accrue du cycle de l'eau autour de notre zone d'étude principale, Diffa. Ceci est le reflet de l'implication importante des hydrologues, hydrogéologues et hydrogéophysiciens dans le programme (hydrologue = eau de surface, les lacs, les riviéres; hydrogéologue = eaux souterraines, la spécialité du rédacteur habituel de ces lignes; hydrogéophysicien = personne appliquant les méthodes de prospection géophysique à l'hydrogéologie).
Les hydrogéophysiciens nous fournissent un profil multi paramètres à travers la vallée de la Komadougou Yobé.
Les chiffres bleus renseignent sur la porosité de l'aquifère, tandis que le code de couleur renseigne sur la conductivité dans cet aquifère. Les sédiments conducteurs sont essentiellement des argiles, imperméables, situées à la base de l'aquifère.
Quelques 50 trous à la tarière motorisée, plus l'analyse d'images satellitaires (Landsat) autorisent Mathieu le Coz à caractériser la distribution des hétérogénéités dans l'aquifère, ainsi qu'à en générer des modèles synthétiques.
Modèlisation synthétique 3D de la partie superficielle de l'aquifère. Les niveaux bleus foncés sont argileux et les autres sont sableux. A droite : l'analyse mathématique n'exclut pas l'usage de la force, ici à la tarière motorisée.
La somme des informations recueillies autorise Basile Hector à tenter des modélisations hydrogéologiques à l'échelle 10 km autour de la ville de Bagara. Pour l'instant, seul le maillage est disponible avec bientôt une mise à jour.
Mais aussi notre programme a donné l'occasion à des chercheurs de disciplines à priori éloignées de commencer à travailler ensemble (agronomie, géographie humaine, anthropoloige en plus des chercheurs du paragraphe précédent).
Historiquement, les travaux ont commencé sur Diffa avec ses cultures intensives de poivron irrigué avec fort apport en capitaux, induisant à la fois des modifications sociales ainsi que de la ressource en eau.
Savoir quelles parcelles sont irriguées et de quelle manière, est vital pour comprendre les modifications du cycle hydrologique. La connaissance de ce cycle est tout aussi vitale pour comprendre comment les hommes vivent de leur terre. Un travail important a été réalisé et est en cours dans la région de Diffa (thèse de Maimouna Ibrahim, travaux de synthèse de Anne Luxereau …).
Poivron, toujours ... Ici le tri et l'équeutage avant le séchage pour commercialisation au Nigéria
Cependant le lecteur de ces pages aura compris l'enthousiasme de l'auteur pour la région du polder de Bosso. Autour de Bosso, les cultures de poivron en bordure de la Komadougou coexistent avec les cultures de décrue au polder (voir post précedents sur ce blog).
Nous nous sommes particulièrement intéressés au polder :
- qui sont les acteurs ?
- comment sont réparties les terres ?
- qui exerce l'autorité ?
- comment les cultures pratiquées sont elles choisies ?
Abdourhamani Mahame devrait soutenir son DEA de géographie humaine sur ce sujet en début d'année. Anne Luxereau, Jean Marie Ambouta Karimou et Pierre Genthon (entre autres se passionnent pour cette région "du bout du monde"). Les mesures accumulées nous permettent les premières modélisations de la croissance des cultures dans ce climat sud désertique. Le sujet est en plein devenir : c'est l'objectif du nouveau programme RESALT, actuellement soumis pour financement.
Tentative de modélisation du la croissance du mais non irrigué au polder (à gauche en janvier, peu avant la récolte). Nos résultats préliminaires (à droite) reposent sur une capacité de rétention en eau importante du sol, une hydpothése pour l'instant à confirmer.
Les acteurs du projet sont à même de fournir des renseignements complémentaires et des éléments de bibliographie.
Les hydrologues et hydrogéologues
- Pierre Genthon pierre.genthon@ird.fr) + coordination
- Jacques Lemoalle (jacques.lemoalle@ird.fr)
- Gillaume Favreau (guillaume.favreau@ird.fr)
- Mathieu Le Coz (mathieu.lecoz@ird.fr)
- Monique Oï (oi@ird.fr)
- Maimouna Ibrahim (maimouna.ibrahim@ird.fr)
- Pierre Adler (pierre.adler@upmc.fr)
- Basile Hector (basile.hector@ird.fr)
Les géophysiciens
- Marc Descloitres (marc.descloitres@ird.fr)
- Kostas Chalikakis (konstantinos.chalikakis@hmg.inpg.fr)
- Abdou Moumouni Moussa (Koumoussa@yhaoo.fr)
Le spécialiste des sols
- Jean Marie Ambouta Karimou (ambouta.karimou@yahoo.fr)
Les géographes et anthropologues
- Adamou Boureima (boureima_amadou@yahoo.fr)
- Waziri Mato Maman (wazirimato@gmail.com)
- Abdourhamani Mahamane (mabdourahamani@yahoo.fr)
- Abdelkader Moussa Issaka (kader_geol@yahoo.fr)
- Hadiza Kiari Fougou (hadiza.kiari@ird.fr),